top of page

GAËTAN TROVATO - ART, VIDÉO & CINÉMA

Un entretien avec Gaëtan Trovato, artiste vidéaste, qui expose actuellement au centre d'Art de la villa Arson (Nice).


Tu es vidéaste et tu sembles t'intéresser particulièrement au cinéma expérimental et à l'art vidéo, notamment à travers des installations. Ta production artistique est assez impressionnante ces dernières années, d'où te vient cette inspiration ?

Le travail artistique part toujours de quelque part, d’une sensation, d’une contrainte, d’une forme, d’une histoire... Je n’ai pas l’impression d’avoir plus d’inspiration que quiconque. C’est avant tout une question d’observation et de sensibilité. Dans un monde en constant chaos, je crois fortement au pouvoir de la poésie, car la lutte passe aussi par là. J’aime filmer, bidouiller les images, trouver des réponses plastiques qui sortent les différentes formes d’art de leurs cloisonnements esthétique et intellectuel. Cela passe souvent par le prisme de la vidéo ou du cinéma. J’explore aujourd’hui cela par le biais de dispositifs (installation, structures) se déployant dans l’espace d’exposition pour inviter le spectateur à flâner autour et avec les images.


Quel est le lien selon toi entre l'art vidéo et le cinéma, est-ce que tu essaies de conjuguer les deux ou as-tu une approche complètement différente de ces deux procédés ?

Plus jeune je voulais intégrer une école de cinéma. Cet art a toujours était le point de départ de ma passion pour la création. J’ai alors suivi les cours de cinéma à l’Université Paul Valery de Montpellier, mais je n’y suis pas resté très longtemps. Il me manquait quelque chose. J’ai alors compris que je pouvais aussi faire du cinéma autrement en intégrant une école d’art. J’y ai alors poursuivi une réflexion autour de la mémoire et du souvenir par le biais du médium vidéo et de la peinture et par la même du lien qui pouvait s’opérer avec le cinéma. Faire un film de cinéma demande souvent une équipe imposante et des contraintes techniques lourdes. Avec la vidéo je peux créer seul, avec ou sans camera et ne pas me cantonner à montrer mon film dans une salle avec des sièges. La vidéo permet cette légèreté et mobilité que j’aime utiliser en fonction du projet. Pourtant les deux médiums ne sont pas incompatibles bien au contraire il sont très complémentaire. J’aime questionner la mémoire du cinéma par la réutilisation d’images existantes et leur fragmentation dans l’espace d’exposition.

Pour moi art et cinéma vont de pair, j’y ai d’ailleurs consacré le sujet de mon mémoire de fin d’études.



Tu sembles intéressé par le monde arabe et l'Égypte en particulier, quel est ton lien avec ce pays ?

J’ai découvert l’Égypte en 2013. J’étais alors en 5e année aux beaux arts d’Aix. Nous nous y sommes rendu dans le cadre d’un workshop autour du projet Labofiction (projet vidéo collaboratif entre l’école d’Art d’Aix-en-Provence et la faculté des arts d’Alexandrie). Ces dix jours m’ont définitivement donné le virus et je suis tout de suite tombé amoureux de ce pays. J’y ai aimé la combativité de la jeune scène artistique et la beauté du territoire. J’ai été sensible à l’effervescence sociale qui suivait la révolution entamée quelques mois plus tôt. J’ai eu la chance d’y retourner entre septembre et décembre 2016 dans le cadre d’une résidence avec l’Institut français d’Alexandrie et ce voyage n’a fait que confirmer cet amour pour ce pays.


Peux-tu nous parler de ta dernière résidence / exposition « les images du silence » aux ateliers Medicis ?

Cette résidence est un dispositif national (« création en cours ») initié par le Ministère de la Culture et le ministère de l’Éducation nationale. Il vise à promouvoir la transmission artistique et dans des villes éloignées de l’offre culturelle. Le projet est piloté par les Ateliers Medicis de Clichy-Montfermeil. 1 artiste ou projet a été sélectionné par département sur tout le territoire français pour intervenir dans une école durant sa résidence. J’ai été sélectionné pour le département des deux sèvres. J’ai alors travaillé durant ma résidence avec deux classes de CM1-CM2 autour d’un projet vidéo entre arts plastiques et cinéma. Le projet avait pour but la création de films et d'installations vidéo collectives relatives à l'histoire et la mémoire des deux Sèvres. Il était aussi un éveil autour de l'image, de son histoire jusqu'au dispositif permettant sa fabrication par les outils de création vidéo numérique.



Quels sont tes futurs projets ?

J’expose actuellement au centre d’art de la Villa Arson dans l’exposition collective « inventeurs d’aventures » (jusqu’au 7 janvier) dont le commissariat est assuré par Gaël Charbau. J’y montre avec Robin Touchard un projet initié en 2014 tourné en Sicile sur l’Etna. C’est une fiction/installation inspirée par un texte de Jean Epstein (Le cinématographe vu de l’Etna). Je viens aussi de terminer le post production d’un court métrage (Les Oeillets) tourné cet été à Toulon. Nous allons tenter de le faire exister en festival. Je commence à réfléchir à l’écriture d’un deuxième court et je participe à la création d’une structure associative (Les films de Jeanne) visant à soutenir la production d’oeuvres audiovisuelles, scénographie ou plastiques . Et plein d’autres projets sont à venir !



Le site de Gaëtan Trovato c'est ici.






bottom of page